L’adolescence constitue ce temps ou la conjonction du biologique, du psychique et du social parachève l’évolution du petit homme.
— R. Cahn

L’adolescent cherche qui il est ou plus exactement qui il est en train de devenir. Sa quête identitaire et sa recherche d’autonomie sont essentielles. Pour ce faire, il a besoin du lien avec son enfance tout en intégrant sa filiation. C’est paradoxalement au moment où il se détache de ses parents qu’il a le plus besoin d’entendre son histoire. Si celle-ci recèle des non-dits, des symptômes, des pathologies et difficultés diverses pourront apparaître.

Comme le tout petit se sépare de son environnement maternel, l’adolescence est la période d’un lent détachement de ses parents. Ce travail de séparation/individuation engendre de l’angoisse par peur de ne pouvoir opérer cette autonomisation. L’adolescent craint de ne pouvoir exister par lui-même. Il connaît un double mouvement : celui d’avoir besoin du soutien des parents et la crainte de rester à jamais en position infantile, c’est-à-dire à jamais dépendant d’eux.

La grande question de l’adolescence c’est aussi la question du corps. Le corps se transforme, échappe. Chez la fille ce développement corporel est beaucoup plus rapide (environ 18 mois) alors que chez le garçon il se fera plus lentement (il peut prendre plusieurs années).

Ma pratique de l’Analyste Psycho-Organique, me rend présente, ancrée et ouverte à mes ressentis. Cette attitude facilite l’accès de l’adolescent à l’expression de ses émois et de ses pensées qui se bousculent. Il est accueilli à son rythme et peut mettre des mots sur ce qu’il se passe en lui.

 

Et du côté des parents ?

Les parents peuvent se sentir déstabilisés par l’émancipation de l’adolescent. Ils sont face à des transformations qui les renvoient au deuil de l’enfant qui n’est plus et à une vie de famille nouvelle où l’enfant n’est plus au centre.

Une page de leur vie de parent se tourne qui les oblige à réinvestir après les avoir questionnés, de nouveaux domaines de leur vie.

Le processus thérapeutique accorde une place aux parents sous forme de séances ensemble. Ils peuvent entendre les difficultés, voire les souffrances rencontrées par l’adolescent pour se transformer et aussi être entendus sur leurs propres inquiétudes face à ce déséquilibre.

 

Comment se passe la première séance ?

C’est le temps de la rencontre. La thérapeute, par la qualité de sa présence, sa capacité d’être en lien, son attention ouvre chez l’adolescent la perception qu’il pourra se confier.

Quand les parents accompagnent à cet entretien, il est préférable que l’adolescent soit d’abord reçu seul. Il a la liberté de se présenter à sa façon. C’est une façon de prendre en compte son autonomie en construction et de lui faire confiance. Les parents seront invités à rejoindre ensuite leur jeune.

Cet entretien permet aussi de poser le cadre du travail : fréquence et prix des séances. Pour que des changements aient lieu il faut que le travail soit régulier.

Un paiement symbolique apporté par l’adolescent permet de symboliser son engagement et son désir de changement. C’est de plus, suivant le paiement choisi, l’occasion d’échanges qui sont souvent très thérapeutiques.

Quand l’adolescent a repris confiance en lui, en ses capacités, a affiné et affirmé ses désirs, a identifié ses besoins, il se lève et s’en va.

C’est ce qui se produit dans une thérapie aboutie. Il peut aller à la rencontre du monde porteur de son énergie de vie prêt à y prendre sa place.